La Philosophie palliative |
Toutes les époques sont passées au crible de l’Histoire. La nôtre apparaîtra-t-elle comme celle de la rentabilité, de la vitesse, de l’économie? Ou la verra-t-on comme l’époque qui a permis le développement de la société des loisirs et l’émergence d’un espace privé permettant de prendre du temps pour soi ? Le secteur de la santé n’est pas épargné par le système de marché. La santé est devenue un produit vendu en pharmacie, promu à la télévision, porteur de capital. Les institutions hospitalières deviennent des entreprises à part entière et les soignants doivent optimaliser leurs actes. Et pourtant, une pratique telle que les soins palliatifs s’y est frayée un chemin, a été reconnue, pour apparaître finalement essentielle. Les soins palliatifs sont porteurs de valeurs qui bâtissent les fondements d’une relation équilibrée, tels le respect et la reconnaissance dans son humanité de l’autre "souffrant". Il n’y a rien de lugubre ou de désespéré à apporter une attention toute particulière aux hommes, aux femmes, jeunes ou vieux, qui voient approcher les derniers jours de leur vie. Pratiquer les soins palliatifs, c’est revenir au b.a.ba du "prendre soin". Placer le patient au centre des préoccupations et remettre de la relation dans le soin permet d’accorder un espace à l’écoute des souffrances et des douleurs physiques pour tenter d’y répondre au mieux. |